lundi 17 octobre 2016

Le sourire du plombier ...

Nous avons eu ces dernières semaines, Sweety et moi-même, pas mal d'occupations et préoccupations qui ne m'ont guère laissées assez de temps pour venir vous donner ici de mes nouvelles. 

Certains vivent très mal cette absence et c'est Martial le premier et le seul, fidèle lecteur, qui s'en est plaint, menaçant de ne plus venir me lire si je ne faisais pas un effort de régularité, (Jean-Philippe, je sais que tu  n'en penses pas moins). La vie faisant bien les choses (mais pas toujours), cette menace a coïncidé avec la visite impromptue,  hier soir, de notre plombier, dont je m'en vais maintenant vous faire le récit...

Tandis, en effet, que je me débattais hier au soir avec ma douce progéniture afin que chacun reste à table et dîne en respectant certains codes de la bienséance, l'interphone a sonné. (Nous habitons au 1er étage, il était donc trop tard pour me départir de mon tablier, me lisser les cheveux et me remettre du rouge à lèvres parce qu’il aurait fallu que j’en achète, je me suis donc contentée de jeter mon pyjama sous le lit et mes chaussons à pompons pour enfiler à la hâte ma paire de jean's et de sleepers, il n'était somme toute que 19h30...).

Le plombier, un jeune homme, grand, viril et tout à fait connecté aux usages de notre époque, est arrivé tout sourire pour examiner "d'où [venait] la fuite" dont lui avait parlé Sweety plus tôt par téléphone pour lui permettre d'établir son devis.
Tout  à son devoir, il a donc sans prévenir, plongé en une fois, les trois quart de son corps replié (ce qui a son importance), dans le placard se trouvant sous notre évier.

A ce stade de sidération (au sens premier du terme) je te passe, Martial, le récit des détails scabreux de ce qui nous attend en terme de casse et de travaux, de poussière et de toilettes au gant, de braux à remplir au puits en attendant que l'eau ne coule de nouveau au robinet, de machines à faire tourner sur cycles courts dès l'arrivée de Sweety, chargé de  ré ouvrir la vanne et d'alimenter entre autres notre chasse d'eau. Le pire est ailleurs...


Le plombier.
Sa raie.

J'aurais donné n'importe quoi pour que mon Sweety soit là, à ma place.
Il est en effet, des conversations qui doivent se tenir entre hommes et entre hommes seulement (face to raie).

Tentant tant bien que mal d'éloigner les petits de ce spectacle si peu amène qu'offrait la position "plombiétale",  je répondais moi même de mon mieux aux questions de ce dernier, me gardant bien de tourner la tête dans la direction de l'évier ...

ManDieu ce spectacle de tirelire offerte au monde avec toute la pilosité qu'induisent la virilité et la force de l'âge, me laissent encore aujourd'hui sous le choc.

Désolée Martial, ça n'était sans doute pas le billet que tu aurais aimé lire ici, mais il me libère des abîmes du moche et grâce à cette catharsis, je vais pouvoir de nouveau reprendre sereinement le cours de ma vie.

Je t'embrasse.

L’article: Le sourire du plombier  a été originellement publie sur http://cabicheaunid.blogspot.com/2016/02/le-sourire-du-plombier.html